La question des prix rémunérateurs pour l’agriculture a été l’un des sujets majeurs de l’école physiocratique de François Quesnay. Ces économistes français du XVIIIe siècle avaient compris que pour obtenir le « bon prix » des productions agricoles, il fallait accorder la liberté absolue du commerce de ces produits, une taxation la plus légère possible, et des réglementations minimales.

 Par Benoît Malbranque

Les économistes français du passé, comme toutes les choses passées, apparaissent aux yeux des observateurs éloignés comme nécessairement démodés. Ils sont, dit-on, les défenseurs de principes corrigés, rectifiés par d’autres, les auteurs de vieux livres dont il ne reste plus que de la poussière. En particulier, leur intérêt pour le temps présent est nécessairement nul ou très réduit. Que peut connaître, s’étonne-t-on en effet aisément, un économiste du XVIIIe ou du XIXe siècle sur l’économie contemporaine ? En vérité, les problèmes économiques ont moins changé qu’on le croit ; surtout, l’enseignement des auteurs classiques est resté parfaitement digne de réflexions pour un citoyen du XXIe siècle. Ce sera l’une des leçons de cet article.

Ces derniers jours, la machine politique et médiatique s’est emballée sur une énième problématique économique : la rentabilité de l’agriculture et la question du prix rémunérateur, du « bon prix » des produits agricoles. Tel est en effet le cœur des préoccupations et des réclamations des agriculteurs qui manifestaient leur colère. Et les hommes politiques, à droite comme à gauche, n’ont pas cherché à leur donner tort et ont plutôt présenté leur cause comme légitime et leur accusation comme fondée. « Les agriculteurs ne peuvent pas vivre que des aides, il leur faut aussi un prix rémunérateur » a expliqué par exemple François Hollande[1], quand son rival Nicolas Sarkozy pointait également du doigt « des prix agricoles qui ne rémunèrent plus justement nos agriculteurs ». [2] Seulement, ni les uns ni les autres ne sont en mesure de détailler les causes de ce phénomène.

Se pourrait-il que des économistes du passé soient en mesure de nous fournir des réponses ?

Il s’avère en fait que, comme l’a écrit leur plus grand spécialiste, Georges Weulersse, les physiocrates français, économistes disciples de François Quesnay[3], avaient fait de cette question précise l’un des cœurs de leurs réflexions. « Le bon prix des productions agricoles a constitué l’article presque exclusif de leur programme commercial » écrit cet éminent historien des physiocrates. [4]

Certainement, en adoptant ce cheval de bataille, les physiocrates ne s’engageaient pas sur voie tout à fait nouvelle. Déjà leurs prédécesseurs Vauban et Boisguilbert avaient signalé le même problème : si la production agricole s’écoule en-dessous d’un certain prix, l’agriculteur peut littéralement y perdre, car cette production n’est pas un cadeau gratuit de la nature : il faut des avances et du travail, et ces éléments exigent d’être rémunérés. [5] Ils furent suivis par Melon et par Forbonnais. Cependant, note Weulersse, à une époque où les prix agricoles accusaient des baisses sévères « les Physiocrates ont été les premiers à insister sur l’urgence d’un relèvement des cours. » [6]

Pour les physiocrates, l’obtention du prix rémunérateur pour les agriculteurs est un objectif central et deviendra le signe de la prospérité du royaume. « Il faut regarder comme un principe sacré, que ce qui constitue l’état de prospérité d’un Empire, c’est le concours de la grande population, de l’abondance des productions et du bon prix de ces mêmes productions. » écrit Louis-Paul Abeille. [7] Plus tôt, dans le Tableau économique, le maître François Quesnay avait insisté sur le fait que « telle est la valeur vénale, tel est le revenu ». [8] « Non seulement le bon prix favorise les progrès de l’agriculture, ajouta Quesnay : mais c’est dans le bon prix même que consistent les richesses qu’elle procure. La valeur d’un setier de blé, considéré comme richesse, ne consiste que dans son prix : ainsi plus le blé, le vin, les laines, les bestiaux sont chers et abondants, plus il y a de richesses dans l’État. La non-valeur avec l’abondance n’est point richesse ; la cherté avec pénurie est misère ; l’abondance avec cherté est opulence. » [9] En d’autres termes, l’important ne consiste pas à vendre à tout prix, mais à vendre au prix rémunérateur. « Ce n’est jamais le débit qui manque, c’est le prix, écrit encore le maître des physiocrates. On peut toujours débiter à vil prix. Et il n’y a que le haut prix qui puisse procurer et maintenir l’opulence et la population du royaume par les succès de l’agriculture. Voilà l’alpha et l’oméga de la science économique. » [10]

 Pour Quesnay et ses disciples, le « bon prix » ou « prix rémunérateur » dont il s’agit est le « prix capable de procurer un gain suffisant pour exciter à entretenir ou à augmenter la production. » [11] Afin de l’obtenir, ainsi que nous le verrons, ils recommandent une solution simple : moins d’impôt sur les productions agricoles, moins de réglementation sur les agriculteurs et les commerçants, et surtout une liberté absolue du commerce, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire.

 Cette exigence du prix rémunérateur leur est venue de l’observation des conditions de l’agriculture à leur époque, conditions très similaires aux nôtres sur le point dont il est question. Comme l’ont montré les historiens, les prix des denrées alimentaires, et surtout du blé, ont baissé de près d’un tiers durant la première moitié du XVIIIe siècle. « C’est une vérité démontrée, disait déjà La Chalotais au XVIIIe siècle, que le blé est à un prix trop bas proportionnellement aux avances, aux frais et aux dépenses des cultivateurs, proportionnellement aux autres ouvrages et marchandises, et par conséquent aux charges publiques et particulières, dont le fardeau s’est nécessairement appesanti. » [12] De ce constat découlait nécessairement la demande d’une compression des charges fiscales et tout un ensemble de conseils de politique économique. Car tel est l’objectif affiché, telles doivent être les mesures pour l’atteindre. « Faire remonter le du blé dans la vente en première main, dira Weulersse, le faire monter jusqu’à 18 livres au moins, c’est-à-dire de 3 ou 4 livres par setier relativement au prix actuels : telle est l’ambition — commune aux Physiocrates et à un certain nombre de leurs contemporains — qui va dicter à la nouvelle école les différents articles de son programme commercial. » [13] Et s’ils insistaient davantage sur le blé et les grains, qui fournissaient la base de la nourriture et de la culture des terres, les Physiocrates portaient les mêmes jugements sur le reste des productions agricoles.

Faire retrouver aux agriculteurs des prix rémunérateurs étant l’objectif central des Physiocrates, voyons donc maintenant les mesures qu’ils préconisaient.

 Diminuer les impôts pesant sur l’agriculture

D’une manière générale, les physiocrates ont considéré que pour soutenir l’agriculteur confronté à un prix de vente trop faible, il était nécessaire et convenable de réduire la pression fiscale posée sur ses épaules. François Quesnay écrit bien que « la valeur vénale des récoltes, étant au-dessous des dépenses, ruine le cultivateur ; la culture sera abandonnée… ; si on n’abolit pas les impôts à proportion de cette dégradation causée par les méprises du gouvernement, on accélérera plus rapidement la perte totale de l’État. » [14] Il convient donc, selon lui, de diminuer d’autant les impôts que l’agriculture en a besoin pour retrouver un prix rémunérateur pour ses productions.

Quant à la question de savoir quel impôt supprimer ou réduire de préférence, Quesnay et ses disciples fournissent une réponse multiple : nombreux sont en effet les impôts qui, selon eux, nuisent particulièrement à la culture. « Que l’impôt ne soit pas établi sur les denrées, où il multiplierait les frais de perception et préjudicierait au commerce » commençait par écrire Quesnay, recommandant un impôt sur les personnes. L’impôt sur les denrées, semblable à notre TVA actuelle, a selon les physiocrates le défaut d’être compliqué à administrer et à percevoir, d’être donc coûteux, et pour cela destructeur de richesse. « Mais le grief essentiel que l’École physiocratique retient contre l’impôt sur les denrées, rappelle bien Weulersse, c’est qu’il en contrarie la vente et qu’il tend ainsi à ruiner les producteurs. La taxe en effet fera renchérir la denrée, et le débit en diminuera d’autant. » [15] Effectivement, tout impôt qui porte sur un produit en augmente le prix et réduit ses opportunités de vente : si l’on portait aujourd’hui la TVA d’un produit de 20 à 30%, la consommation en serait affaiblie et le producteur, ne gagnant rien à l’augmentation de la taxe par produit, perdrait par la baisse du volume. Selon les physiocrates, il convient donc de réduire le taux des impôts sur la consommation, à défaut de les supprimer complètement.

Les impôts sur la circulation sont également particulièrement blâmables aux yeux des physiocrates. Il faudrait en effet selon Quesnay « abolir ou modérer les droits excessifs de rivière et de péage : ils détruisent les revenus des provinces éloignées, où les denrées ne peuvent être commerçables que par de longs transports ». [16] Nicolas Baudeau réclame aussi la suppression « des droits d’entrée et de sortie, des péages, et autres exactions de cette sorte, levés sous quelque prétexte et au profit de qui que ce soit. » [17] Et bien que la préoccupation centrale des Physiocrates soit les grains, « l’École physiocratique revendique l’entière franchise de circulation non seulement pour les grains, mais pour toutes les productions du territoire » [18] Au XVIIIe siècle, des douanes étaient disposées à l’intérieur même du territoire et pénalisaient le commerce entre les différentes régions. Aujourd’hui, dans tous ses mouvements, le transporteur de denrées agricoles est également mis à l’amende : impôt sur les sociétés, taxe sur les véhicules, fiscalité spéciale sur les carburants, et peut-être bientôt contribution écologique…

 Mais quel que soit le type d’impôt, le réflexe naturel des physiocrates est de les présenter comme néfastes pour l’agriculture. Ainsi faut-il aussi supprimer les droits de marché, ou les droits sur les denrées particulières comme le vin, le tabac, le sel ou la morue. En taxant lourdement le vin, écrit Quesnay, « on ne regarde que du côté des consommateurs, qui sont libres, dit-on, de faire plus ou moins de dépenses en vin ; mais ce plus ou moins de dépenses est un objet important par rapport aux revenus des vignes et aux habitants occupés à les cultiver. » [19] L’impôt très lourd sur le tabac (là-dessus non plus la législation a peu évolué…) « empêche qu’on recueille peut-être en France pour 12 ou 13 millions de cette plante » écrit Quesnay, arguant sur ce fondement pour un abaissement ou une suppression. [20]

 Un commerce le plus libre possible, à l’intérieur comme à l’extérieur

Les physiocrates, ardents amis du commerce, ont été de grands défenseurs de l’amélioration des voies de communication. « Il est important de faciliter les transports par la réparation des chemins et la navigation des rivières » notait déjà Quesnay dans l’article « Grains » de l’Encyclopédie. [21] Cela devait permettre de baisser les frais de transport et de laisser un plus grand profit aux agriculteurs, puisqu’il est évident que, pour reprendre les mots du marquis de Mirabeau, « les frais de commerce sont, comme ceux de cultivation, autant de pris sur le produit net » [22]

Mais les routes et les canaux, seraient-ils construits et même bien construits, n’en deviendraient utiles que si l’on assurait au commerce la plus grande liberté. « Ce n’est pas tout que de faire des chemins pour faciliter la circulation des denrées, s’exprima en ce sens Vivens, si l’on n’ôte pas les obstacles qui la gênent infiniment davantage. » [23] En effet, si les voies de communications sont suffisantes mais que leur utilisation est bloquée par des douanes ou renchérie par les taxes, c’est la consommation des produits qui est pénalisée. Or, c’est la consommation qui soutient la production des denrées agricoles, et la puissance de la consommation dépend de l’ouverture des marchés : plus les marchés sont vastes, plus le débit est assuré et rémunérateur. Ainsi, pour Mirabeau, le commerce est le « principe vivifiant de la cultivation ». [24]

Tout au long du XVIIIe siècle, la liberté du commerce fut donnée, puis reprise, puis redonnée, puis reprise, toujours avec des conditions et un cadre légal changeant. Il n’était pas rare d’aboutir à des situations de compromis qui en vérité ne résolvaient rien. Quand un arrêt de 1754 autorisa partiellement le commerce sur le territoire, par exemple, celui-ci l’interdit par voie de mer. « Celui qui rédigea cet arrêt n’avait pas la carte de France sous les yeux » dira amèrement Abeille. [25]

Le combat des physiocrates, dont la grande époque va de 1756 à 1770, fut justement d’ouvrir le plus possible les marchés, d’autoriser le commerce le plus libre, le plus dénué d’entraves. En 1763, on se plia à leurs vues et le ministre Bertin rédigea la déclaration d’un édit qui rendait la liberté au commerce. Ses mots sont très intéressants, car ils contiennent la reconnaissance du bienfondé de l’analyse portée par les physiocrates sur les maux de l’agriculture française :

« Il y a déjà longtemps qu’on a fait des réflexions sur le peu de valeur du prix des denrées : ce qui décourage les cultivateurs, les met hors d’état de payer leurs impositions, et pourrait même leur faire abandonner une partie des terres qu’ils cultivaient. Ceux qui ont le plus approfondie la matière, et qui ont recherché la cause de cette vilité de prix, ont cru qu’elle provenait en partie du peu de débouchés qu’il y avait dans le commerce des denrées. Des réflexions approfondies ont fait voir que le seul moyen d’encourager l’agriculture et d’avoir une abondance constante était de laisser la liberté du commerce intérieur et d’assurer aux cultivateurs un prix proportionné à leurs travaux. » [26]

Aujourd’hui, les nations, jalouses de leur commerce, se mettent encore des barrières les unes aux autres, ce qui limite le commerce et constitue, tout comme au siècle des Physiocrates, une cause du déclin de l’agriculture et de l’avilissement des prix.

 Réglementation minimale

Nous pensons toujours avoir le monopole, en notre siècle, sur le haut degré de réglementation. Pourtant, à l’époque, le commerce des denrées agricoles, et plus encore celui des subsistances premières comme le blé, étaient l’objet de lois draconiennes. Le blé devait nécessairement être vendu dans un marché et il était impossible de l’écouler dans une ferme ou sur une route menant au marché. Et qui plus est, comme remarque Mirabeau, « sur le marché désigné, la police ne laisse pas la liberté de la concurrence » [27] En effet les horaires étaient fixés, les prix l’étaient aussi dans certaines conditions, toutes les professions n’y étaient pas admises, ni comme acheteurs, ni comme vendeurs, etc., etc., et trois lignes d’etc.

« Tant de gêne et de règlements arrêtent les progrès de la culture » notera Goudard, avant de demander la liberté, le laissez-faire : « Qu’il soit permis à tout particulier du royaume, marchand ou non, gentilhomme ou roturier, d’acheter ou vendre toute partie de grains qu’il jugera à propos, sans que les juges du lieu où se feront ces achats soient en droit d’en prendre connaissance. » [28] Les règles ne sont pas nécessaires dans le commerce des denrées agricoles : leur maintien ne fait que limiter le débit des produits et accumuler des faux frais aux dépens de la rémunération de l’agriculteur. La même conclusion s’applique aujourd’hui suite à la pluie de normes environnementales et de règlements tant français qu’européens.

Les physiocrates soutiennent donc que la réglementation est néfaste à la rentabilité de l’agriculture. Ainsi, à titre d’exemple, il ne faut pas organiser en corporations les vendeurs de denrées agricoles. Grivel s’attaquera très fortement au monopole des bouchers, qui renchérissent le prix de viande et accaparent une part disproportionnée des profits aux dépens des éleveurs. [29] Il ne faut pas plus limiter la quantité que vendrait ou stockerait tel ou tel marchand, sous le prétexte qu’il serait un trop gros acteur sur le marché. « Liberté absolue, générale, indéfinie », recommande Mirabeau sur ce sujet. [30]

Le commerce des denrées agricoles doit être permis à tous, sans contrainte. « L’École physiocratique, note Weulersse, demande que le négoce des grains soit ouvert à tous ; non seulement à tous les marchands, mais à tous les particuliers : aux gentilshommes, aux grands propriétaires, aux laboureurs eux-mêmes, à qui d’anciens règlements, d’ailleurs tacitement abrogés, l’interdisaient ; aux étrangers enfin, pour le cabotage. » [31] Ils veulent qu’on ne soit contraint à aucune déclaration ni autorisation pour vendre. [32] Il faut en outre, selon eux, favoriser le développement de « ces magasins libres où la concurrence des commerçants préserve du monopole ». [33] Il faut se garder de vilipender les marchands (comme on le fait aujourd’hui vis-à-vis des grandes surfaces), et au contraire les soutenir : « protégez, appuyez, assurez, favorisez en tout et partout les marchands » réclame Mirabeau. [34] Et encore une fois, il faut autoriser la plus grande concurrence : « Plus cette profession sera accréditée, choyée et protégée, plus elle en deviendra nombreuse, et plus elle sera nombreuse, plus elle sera utile par son industrie, plus la concurrence de ces agents entre eux l’empêchera de devenir nuisible. » [35] Cette plus grande concurrence — dont nos grands magasins, si protégés par les dispositifs légaux, auraient bien besoin — permettra de maximiser la rémunération de l’agriculteur tout en garantissant un prix de vente égal au consommateur.

 Conclusion

Les Physiocrates ont accusé Colbert d’avoir cherché à obtenir l’abondance en faisant que les produits agricoles se vendent au rabais, ce qui pourtant doit provoquer la misère, quoique la misère dans le bon marché des denrées. Après que les physiocrates aient engrangé quelques succès (liberté du travail par la suppression des corporations, libre-échange par l’édit de 1764, etc.) puis soient passés de mode, les petits-fils de Colbert sont nombreux parmi nous aujourd’hui.

Pour servir à leur éducation économique, et à la reconnaissance des lois et règlements qui régissent l’agriculture contemporaine, nous pouvons leur proposer des doutes, des doutes modestes tirés de l’enseignement des physiocrates français :

  • Pour favoriser le débit des marchandises à bon prix, n’est-il pas contradictoire de l’arrêter par les douanes et les contraintes réglementaires, notamment sanitaires, et ne convient-il pas plutôt de le favoriser, par l’établissement d’un libre-échange absolu et la suppression de toutes les entraves au transport et au commerce des denrées agricoles ?
  • Est-ce bien raisonnable d’empiler les règlements, de mettre à l’amende l’agriculteur, pour lui ramener sa prospérité passée, et n’est-il pas plus sage de laisser libre, de garantir la propriété de l’agriculteur sur ses denrées et son libre choix quant aux usages et conditions de production ou de vente ?
  • Enfin, n’est-ce pas contre toute logique de maintenir des droits et taxes si lourds, qui réduisent d’autant la marge des agriculteurs, quand le problème à résoudre est précisément l’incapacité de l’agriculture française à être rentable, et ne convient-il pas, pour l’aider, de lui enlever le poids fiscal qu’elle porte, qui ruine ses efforts et en précipite le déclin ?

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[1] « Elevage en France: Hollande en appelle à la grande distribution », http://www.rfi.fr/economie/20150718-prix-viande-hollande-appelle-grande-distribution-aide-eleveurs/ consulté le 23 juillet 2015

[2] « Crise agricole : déclaration de Nicolas Sarkozy », 22 juillet 2015 http://www.republicains.fr/actualites_crise_agricole_declaration_nicolas_sarkozy_20150722 consulté le 23 juillet 2015

[3] Outre François Quesnay, les principaux représentants en sont : le marquis de Mirabeau (père du tribun de la Révolution), Dupont de Nemours, Le Trosne, Abeille, Mercier de la Rivière, et Baudeau. Turgot, quoique proche de l’école physiocratique, n’en accepta pas tous les principes, et est rarement considéré comme un physiocrate dans les histoires de la pensée économique.

[4] Georges Weulersse, La Physiocratie sous les ministères de Turgot et de Necker (1774-1781), Presses universitaires de France, 1950, p.79

[5] Cf. Vauban, Projet de dîme royale (1707), Institut Coppet, 2014, et Pierre de Boisguilbert, Factum de la France (1707), Institut Coppet, 2014.

[6] Georges Weulersse, Le mouvement physiocratique en France (de 1756 à 1770), tome I, Paris, Félix Alcan, 1910, p.480

[7] Louis-Paul Abeille, Journal de l’agriculture, septembre 1765, p.103

[8] Tableau économique, in François Quesnay, Œuvres économiques complètes et autres textes, Paris, INED, volume I, p.426

[9] Quesnay, article « Grains » dans l’Encyclopédie, in Quesnay, Œuvres, I, p.209

[10] Quesnay, Dialogue entre M. H et M. N, in Quesnay, Œuvres, II, p.893

[11] Quesnay, article « Hommes », projet d’article inédit pour l’Encyclopédie, cité par Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.481

[12] Réquisitoire de M. de la Chalotais, procureur-général au parlement de Bretagne, pour l’enregistrement de l’édit sur le libre commerce des grains, p.7-9

[13] Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.483

[14] Quesnay, article « Hommes », in François Quesnay et la physiocratie : Textes annotés, Paris, INED, 1958, tome II, p.548

[15] Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.500

[16] Quesnay, article « Grains », in Quesnay, Œuvres, I, p.205

[17] Nicolas Baudeau, Avis au peuple sur son premier besoin, ou Petits traités économiques, 1768, p.142. Dans les Éphémérides du Citoyen, journal des physiocrates, on lit qu’une franchise générale quadruplerait les revenus fonciers du royaume. (Éphémérides du Citoyen, 1770, n°4, p.7 et s.)

[18] Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.512

[19] Quesnay, article « Grains », in Quesnay, Œuvres, I, p.182

[20] Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.501

[21] Quesnay, article « Grains », in Quesnay, Œuvres, I, p.205

[22] Mirabeau, Philosophie rurale ou économie générale et politique de l’agriculture, réduite à l’ordre immuable des lois physiques et morales qui assurent la prospérité des empires, 1763, t. I, p.192

[23] François de Vivens, Observations sur divers moyens de soutenir et d’encourager l’agriculture, 1756, p.50

[24] Mirabeau, Théorie de l’impôt, 1760, p.279

[25] Louis-Paul Abeille, Principes sur la liberté du commerce des grains (1768), Institut Coppet, 2014, p.44

[26] Cité par Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.522-523.

[27] Mirabeau, Philosophie rurale, p.364

[28] Ange Goudard, Les intérêts de la France mal entendus, t. I, pp.84-87

[29] Éphémérides, 1770, n°9, p.77-78.

[30] Mirabeau, L’Ami des hommes, cinquième partie, 1760, p.104

[31] Weulersse, Le mouvement physiocratique, I, p.526-527

[32] Éphémérides, 1769, n°1, p.204-205.

[33] Quesnay, Tableau économique, in Quesnay, Œuvres, I, p.427

[34] Mirabeau, Lettres sur le commerce des grains, 1768, p.259

[35] Ibid., p.250

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